Trois phares de rêve où dormir en Europe
Un passionné allemand a lancé une collection d’hébergements dans des phares aux confins de l’Europe. Après l’Allemagne et l’Espagne, il vient d’ouvrir une adresse en Italie.l a l’horizon au bord des yeux et des vagues plein le cœur. Tim Wittenbecher est une sentinelle des mers. Il sauve des phares à l’abandon, désertés par les gardiens depuis l’automatisation du métier, et leur insuffle une nouvelle vie. Réenchantant les vieux murs de ces lieux reculés, il crée une suite exclusive, des appartements équipés et un hôtel en Allemagne, en Espagne et en Italie. La nuit, les flots scintillent du faisceau lumineux guidant les marins et berçant les rêves. Tim a grandi sur les rives de l’Elbe à Hambourg où, petit, il regardait déjà une tour balisant le chemin des navires : « les phares exhalent un romantisme qui me touche autant que les éléments les entourant. Je ne suis pas le seul à y être sensible. Les phares nourrissent l’imaginaire collectif. Ils ont quelque chose de singulier qui invite à l’introspection et aux confidences. Nos livres d’or ressemblent d’ailleurs à des journaux intimes. »Son aventure débute en 2007 après la lecture de quelques lignes dans la presse. À Usedom (île allemande de la mer Baltique), un maire cherche un repreneur pour le phare de sa commune et s’apprête, en dernier recours, à publier une annonce sur eBay. Il n’en a pas le temps. Tim et sa femme courent visiter les lieux. Coup de cœur immédiat. Ils achètent le bâtiment pour 80 000 euros et en font une suite sur trois étages. Filmés lors des travaux par la chaîne de télévision locale, ils reçoivent 200 réservations le jour de la diffusion ! « Nous n’en revenions pas mais cela nous a confortés dans notre projet », dit-il. Au point de remettre cela trois ans plus tard à Dagebüll, dans le Schleswig-Holstein, et, plus tard encore, au bord d’un lac près de Berlin – ce dernier lieu étant un ancien réservoir d’eau. Cette fois, Tim ne laisse plus rien au hasard : il quitte son métier dans les machines à sous et garde le cap sur sa destinée. Désormais associé à Marc Nigel, il cherche des investisseurs et fonde une nouvelle société, Floatel. Laquelle reprend in extremis une grue portuaire vouée à la casse. Réhabilitée, elle flotte depuis sur un canal face à l’Elbphilharmonie de Hambourg. Un pas de côté, certes, mais toujours les pieds dans l’eau.